« Spirituel et spiritueux dérivent de la même racine. Enfant, c'est à l'église et au bistrot que le narrateur d'Itinéraire spiritueux a appris la musique, par des cantiques et des chansons à boire. Il a poussé comme un lys des champs entre eau bénite et eau-de-vie, à une époque et dans un milieu où la mode était aux bons maris, bons pères, bons ouvriers et bons chrétiens. La pratique quotidienne de ces vertus demandait des compensations. C'est dans la bouteille qu'on allait les chercher le plus souvent. Trajets toujours arrosés, itinéraire romanesque débordant, avec bacchanales et gueules de bois domestiques ou exotiques, roulis et tangages, voies solennelles et culs-de-sac, beaux accords et lourdes factures, blandices et brouillards, soixante années de croisières où les vents ont soufflé comme des désirs en fête, avec des récifs où chantent les sirènes, des ports sans angoisse, des cabarets de la dernières chance et, toujours, de nouveaux appareillages. L'ancien mot ivrongne est l'anagramme de vigneron. J'ai voulu célébrer les deux dans un récit familier et burlesque où croisent aussi des poètes et des paysans, des bonnes filles et des vilains garçons, des chanoines et des chiens, des barmen, toutes sortes de paroissiens... et mon père. Le cul des bouteilles m'a servi de lorgnette et les verres à cocktails de kaléidoscopes. Disons que ma vision du monde est un peu trouble. Une chance ! Quand je verrai les choses comme elles sont réellement, il sera temps de fermer boutique. » G.O.
Description:
« Spirituel et spiritueux dérivent de la même racine. Enfant, c'est à l'église et au bistrot que le narrateur d'Itinéraire spiritueux a appris la musique, par des cantiques et des chansons à boire. Il a poussé comme un lys des champs entre eau bénite et eau-de-vie, à une époque et dans un milieu où la mode était aux bons maris, bons pères, bons ouvriers et bons chrétiens. La pratique quotidienne de ces vertus demandait des compensations. C'est dans la bouteille qu'on allait les chercher le plus souvent. Trajets toujours arrosés, itinéraire romanesque débordant, avec bacchanales et gueules de bois domestiques ou exotiques, roulis et tangages, voies solennelles et culs-de-sac, beaux accords et lourdes factures, blandices et brouillards, soixante années de croisières où les vents ont soufflé comme des désirs en fête, avec des récifs où chantent les sirènes, des ports sans angoisse, des cabarets de la dernières chance et, toujours, de nouveaux appareillages. L'ancien mot ivrongne est l'anagramme de vigneron. J'ai voulu célébrer les deux dans un récit familier et burlesque où croisent aussi des poètes et des paysans, des bonnes filles et des vilains garçons, des chanoines et des chiens, des barmen, toutes sortes de paroissiens... et mon père. Le cul des bouteilles m'a servi de lorgnette et les verres à cocktails de kaléidoscopes. Disons que ma vision du monde est un peu trouble. Une chance ! Quand je verrai les choses comme elles sont réellement, il sera temps de fermer boutique. » G.O.