La Vie mode d'emploi

Georges Perec

Language: French

Published: Apr 17, 2011

Description:

1978 Prix Médicis Le roman retrace la vie d'un immeuble situé au numéro 11 de la rue (imaginaire) Simon-Crubellier, dans le 17e arrondissement de Paris, entre 1875 et 1975. Elle évoque ses habitants, les objets qui y reposent et les histoires qui directement ou indirectement l'ont animé. Comme dans le tableau idéal de Valène, le professeur de peinture de l'immeuble, le lecteur découvre « une longue cohorte de personnages, avec leur histoire, leur passé, leurs légendes », comédie humaine où les destins entrecroisés se répondent, à l'image de la curieuse création de l'ébéniste Grifalconi, « fantastique arborescence », « réseau impalpable de galeries pulvérulentes ». Gravures populaires, tableaux de maître, affiches publicitaires offrent l'occasion d'autant de digressions et de récits : faits divers, rigoureuse description scientifique, recette de cuisine, listes en tout genre. De cette tentative d'inventaire et d'épuisement d'une portion de réel, surgissent des figures propres à l'imaginaire perecquien : escrocs et faussaires, aventuriers, savants faustiens, génies méconnus ou incompris, invalides et miraculés, milliardaires ruinés, inventeurs, négociants, humbles domestiques anonymes. L'intrigue proprement dit débouche sur une tragédie et la mort des protagonistes principaux. Le sigle W détermine la tragédie et le climax de l'intrigue, faisant apparemment référence à l'île W dans un autre roman de Perec. 3 . Enfin le W fait aussi référence au troisième personnage symbolique de l'oeuvre, Gaspard Winckler qui a accompagné Bartlebooth dans sa quête et l'auto-destruction programmée de ses oeuvres, cette dernière étant elle aussi une illusion ainsi que le montre le dernier chapitre du roman: "C'est le vingt-trois juin mille neuf-cent-soixante-quinze et il va être huit heures du soir. Assis devant son puzzle, Bartlebooth vient de mourir. Sur le drap de la table, quelque part dans le ciel crépusculaire du quatre cent trente-neuvième puzzle, le trou noir de la seule pièce non encore posée dessine la silhouette presque parfaite d'un X. Mais la pièce que le mort tient entre ses doigts a la forme, depuis longtemps prévisible dans son ironie même, d'un W. (Wikipedia) La Vie mode d'emploi est un livre extraordinaire, d'une importance capitale non seulement dans la création de l'auteur, mais dans notre littérature, par son ampleur, son organisation, la richesse de ses informations, la cocasserie de ses inventions, par l'ironie qui le travaille de bout en bout sans en chasser la tendresse, par sa forme d'art enfin : un réalisme baroque qui confine au burlesque. (Jacqueline Piatier, Le Monde) L'ironie, très douce, imperceptible, fantomatique, moirée, faite d'un détachement extrême, d'une méticulosité et d'une patience qui deviennent de l'amour... En résumé, c'est un prodigieux livre-brocante, qu'on visite sans se presser, à la fois livre fourre-tout, livre promenade. (Jacques©Pierre Amette, Le Point) Et cela donne des romans exotiques, extravagants, des crimes parfaits, des fables érudites, des catalogues, des affaires de moeurs, de sombres histoires de magie noire, des confidences de coureurs cyclistes... Jeux de miroirs et tables gigognes, entrez dans cet immeuble et vous ferez le tour du monde. Un vertige majuscule. Quand on en sort, on est léger comme une montgolfière. (Catherine David, Le Nouvel Observateur) En quelques centaines de pages, fruits de neuf années de travail, Perec opère le ratissage délibéré, systématique, hallucinant du champ romanesque contemporain. Son livre est, sans doute, à la littérature ce que le Robert est à la lexicographie. (Oatrick Thévenon, L'express)